Photos, livres, aventures.

Les lunes et leurs habits rouges












































Une fois n'est pas coutume, la semaine qui vient sera une semaine sans. Sans ordinateur, et donc, sans blog.
C'est que demain, dès la fin de l'aube, vers onze heures, je partirai. Suivant les traces de n/votre président au bord d'un lac ridiculement grand dans une région boisée de Nouvelle Angleterre, envisageant même de dormir dans une tente prêtée par un des nos amis millionnaires.
Au programme, sandwich aux moustiques et camping sous la pluie, comme l'année dernière en Gaspésie, mais payable en Dollars américains.
En attendant cette folle semaine de repos, je suis parti hier soir pour une grande randonnée autour de mon immeuble. J'avais en effet entendu dire que la planète Mars devait être visible en même temps que la lune presque pleine, ce qui aurait du nous offrir une nuit à deux lunes, façon Philémon.
Finalement, point de mire de Mars et rien qu'une seule lune, mais quelques sous-vêtements mis à sécher, n'attendant que mon passage tardif dans la ruelle.





Tapage nocturne

























Tiens, pour changer des photos, voici un dessin. Il est signé Jicka et je l'ai trouvé en feuilletant une vieille anthologie de l'humour noir.


(non, pas celle de Breton)







D'un carnet à l'autre
















Il en est des carnets comme des agendas, un jour ou l'autre on finit par en atteindre la dernière page, avec cette différence toutefois que l'on ne sait pas à l'avance quand se terminera le carnet.
Finalement, on en achète un autre - un Moleskine encore, et tant pis pour le cliché - et vient alors le meilleur moment, celui où l'on relit toutes les notes accumulées, les listes de livres, de films, de villes, que l'on veut lire, regarder, visiter, des extraits de dialogues improbables entre deux personnages d'un livre que l'on n'écrira pas. Puis on fait le tri, de ce qu'il est temps de laisser derrière soi et de ce qu'il convient de recopier afin de ne pas en perdre la trace.
Parmi les listes en cours, on trouve ainsi une liste des titres envisageables et une autre des évènements marquants de 1977. Autant de poésie concrète en si peu de pages, c'est effrayant.
Enfin, tout carnet qui se respecte doit abriter son contingent de citations que l'on pourra ressortir pour mieux briller en société.
Celle-ci par exemple, empruntée à ce vieux sage d'Henri Calet dans Le tout sur le tout, et qui peut s'avérer utile dans les zones de turbulences:

"Prenez le chagrin d'amour le plus violent, laissez-le mariner, ajoutez-y dix ans, et il n'en restera rien, ou presque, une impression vague de roman aux trois quarts oublié."





La flemme du soldat inconnu































Pas assez pris de temps pour lire ces derniers jours, un peu trop la flemme d'écrire aussi, on va donc s'en tenir aux images.
Celle-ci par exemple ne date pas de l'hiver dernier comme on pourrait le croire, mais bien du mois de juillet, par une de ces nuits de brouillard dont Montréal n'a absolument pas le secret.









London calling































L'autre soir, l'étourdissante V. et moi rentrions d'une soirée entre amis où nous avions fêté un anniversaire qui pour une fois était le mien, elle enjambant les ponts et chaussées du haut de toutes ses jambes, et moi trottant derrière et escaladant les trottoirs.
La nuit, comme toujours inexistante en centre ville, brillait de tous ses feux sur l'avenue du Parc, lorsqu'un reflet différent arrêta notre regard. Une tache noire sur le pare-brise d'une voiture, trop petite pour être une nébuleuse, et trop parfaitement circulaire pour ne pas être un disque.
D'ailleurs, c'en était un. Un bon vieux 33 tours en vinyle, un enregistrement de Rachmaninov sous l'étiquette London (long playing), glissé dans sa seule pochette transparente. Bon. Mais quelques pas plus loin, coincé entre deux parcmètres, apparaît un autre disque, Songs at Yuletide, lui aussi enregistré chez London. Rebon. Encore vingt mètres plus loin, c'est au tour du troisième acte de l'Arabella de Strauss, et ainsi de suite.
Au total, une quinzaine de disques, tous de la même compagnie, disséminés de part et d'autre du trottoir sur environ deux cents mètres.
Il m'était déjà arrivé de trouver des livres en anglais dans une cabine téléphonique, généreusement oubliés et signés par un membre de l'Unexpected Gift Society (1), mais des vinyles glissés comme des contraventions, voilà une raison de plus d'aimer ce quartier.


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(1) littéralement, la Société des Cadeaux Inattendus. (Je traduis pour ma mère, qui croit encore que "How do you do breakfast" veut dire quelque chose.)



Cimetière tiers (3/3)


















La rumeur me dit que les employés du cimetière seraient sur le point de reprendre le travail, et donc - horreur - de tondre cette herbe si joliement envahissante.

La sagesse du lion























Ainsi que l'écrivait récemment mon illustre père, lui qui ne craint pas les phrases définitives:

"En été, le moi doute."



(Pierre Peuchmaurd, Le moineau par les cornes, éditions Pierre Mainard, 2007)




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Jour J
















Jour J, H-2.
Voilà, dans deux heures commencera le vernissage de ma première exposition à Montréal. Évidemment, c'est pour moi tout un symbole. D'intégration d'abord, avec cette première depuis que je suis devenu résident canadien, mais aussi, et surtout, cela fait dix ans cette année que je suis venu à Montréal pour la première fois.
C'était en 1998, je venais tout juste d'avoir vingt ans, et c'est en découvrant Montréal que j'ai commencé à faire des photos. À l'époque je n'avais fait que passer par ici, mais déjà le quartier du Mile End m'avait ensorcelé et je savais qu'il me faudrait y revenir, et parmi les endroits où je revenais le plus volontiers, on trouvait déjà le café Romolo.
Plusieurs aller-retours et dix ans après, n'ayant abandonné ni la photo, ni l'idée de m'installer dans ce quartier, je continue à fréquenter assidûment le Romolo et il m'a semblé que c'était l'évidence même d'exposer ici.

Dans quelques jours j'aurais trente ans, et si tout va bien je pourrais prendre un peu de vacances en France à la fin de l'année. La boucle est bouclée.








Cimetière en grève (2/3)






































Poursuivons notre paisible pélerinage dans ce véritable coin de campagne à l'intérieur de l'oasis qu'est déjà en soi le Mont Royal.





Cimetière en grève (1/3)




Désireux de profiter d'une journée de congé en commun, la ténébreuse V. et moi décidâmes cette semaine de profiter d'une après-midi pluvieuse et caniculaire pour nous promener.
Quoi de mieux pour cela qu'un petit tour au cimetière? Surtout lorsque celui-ci est en grève.

Sur la face cachée du Mont Royal, les employés du cimetière Notre-Dame des Neiges sont effectivement en grève depuis plusieurs semaines, et on ne saurait trop les en remercier car, la nature reprenant ses droits, l'endroit n'en n'est que plus beau.

Voici donc une (deuxième) première photo de l'étrange contrée qu'il nous a été donné de traverser.



Vu dans l'hémisphère nord

























Ami(e)s et inconnu(e)s de toutes les couleurs,

Il vous reste exactement six jours pour écourter vos vacances et modifier vos billets d'avion.
Veuillez prendre un stylo rouge et noter à l'instant dans vos agendas les plus ministérieux la date du 9 août 2007.

Ce jeudi-là - car s'en est un!, non seulement l'été devrait nous accabler de ses chaleurs, mais encore faudra-t'il que vous vous glissiez jusqu'au café dit "le Romolo", pour y assister au vernissage d'une exposition de certaines de mes photos et de celles de Anne Laudouar.

Vu dans l'hémisphère nord
images (photographiques) de paysages isolés et (souvent) urbains


du 9 août au 5 septembre 2007
café Romolo, 272 rue Bernard Ouest, Montréal, Québec.

Vernissage le jeudi 9 août de 17h à 20h (et plus si affinités).




Édition allemande

Par curiosité, et par narcissisme aussi un peu, voici le lien vers une page que j'ai trouvée par hasard, la traduction d'une note de ce blog en allemand... et c'est encore une carrière internationale qui commence.








De la mort des marionnettistes

























Encore et toujours cette fameuse loi des séries, comme si depuis le temps elle avait continuellement besoin de se rappeler à nous pour entretenir sa réputation.
Après l'hécatombe d'académiciens de l'année dernière, la série de crevaisons de dictateurs et ordures diverses l'hiver passé, c'est donc aux cinéastes de payer leur tribut.

Antonioni et Bergman le même jour, nul doute qu'on s'en souviendra.
Peut-être que s'ils avaient vu cet avertissement ils se seraient méfiés, allez savoir.